Mesdames,
Messieurs,
Des mauvaises habitudes de langage en sont arrivées à distinguer et détacher le Maghreb de l’Afrique. Entendre parler du Maghreb comme s’il ne faisait partie ni de l’espace ni de l’Histoire de l’Afrique n’est pas si rare. Il semble même que des Maghrébins se refusent d’être Africains et que, pareillement, des Subsahariens leur refusent cette appartenance. Ce rejet mutuel, sans même être la principale caractéristique des relations entre ces deux jumeaux d’Afrique, est suffisamment nocif et inacceptable qu’il ne faille point le banaliser.
Avant d’être présentée en régions, l’Afrique est un Continent unique et indivisible, soucieux de l’intégrité de son territoire et heureux de sa diversité. Sans aller du Limpopo au Nil, l’Afrique serait amputée ; sans concilier les usages du Mossi et ceux du Bédouin, son identité serait terne et inconsistante. Accepter cette évidence est bien plus raisonnable que chercher des clivages fictifs et inopportuns. S’il y a quelque chose en commun entre le Maghrébin qui se refuse d’être Africain et le Subsaharien qui refuse de le reconnaître comme Africain : c’est bien qu’aucun des deux ne sait ce qu’est l’Afrique.
À l’ASPA, l’Afrique que nous défendons est celle qui est unie et en paix avec elle-même ; l’Afrique qui ne se mutile ni ne se repousse ; l’Afrique qui se connaît. En recevant ce soir Madame Sonia Mbarek-Rais et Monsieur Nedjmeddine Kharfallah pour parler de politique culturelle en Tunisie, nous ne faisons là rien d’inédit ou d’exceptionnel. Nous accomplissons, une nouvelle fois, notre devoir, qui est d’être représentatif de toute l’Afrique et de toutes les thématiques.
À vous, illustres invités, tout comme à vous chers étudiants qui vous êtes déplacés malgré cette période d’examens, l’ASPA, par ma voix, souhaite la bienvenue.
Choukrane Jazilane.
Photo de couverture : © Cottonbro Studio
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